L’annonce de Stephen Harper de repousser l’âge d’admissibilité de 65 à 67 ans au programme de la Sécurité de la vieillesse (SV) est un énorme pas en arrière.
Le gouvernement conservateur n’a jamais annoncé un tel projet lors des élections du mois de mai. En fait, c’est plutôt révélateur que Harper aille à Davos, en Suisse, pour annoncer ses plans aux Canadiens de modifier l’âge d’admissibilité au programme de la SV. Harper a utilisé le contexte de la crise économique européenne dans l’espoir de leurrer les Canadiens à penser que nos programmes d’épargne retraite représentent une sorte de danger à l’économie.
Détrompez-vous.
De récents rapports sur la SV et le Régime de pension du Canada (RPC) nous disent que ces programmes publics sont bien financés pour de nombreuses années à venir. La SV est financée par les recettes fiscales canadiennes et couvre pratiquement tous les résidents canadiens. Le programme a été extrêmement efficace à réduire la pauvreté chez les personnes âgées, alors qu’en 1980, 18 % des personnes âgées vivaient sous le seuil de la pauvreté, un niveau honteux, et ce pourcentage a baissé à 5 % actuellement.
Repousser l’âge d’admissibilité à la SV de 65 à 67 ans aura des incidences considérables chez les personnes âgées à faible revenu ou incapables de travailler en raison d’une mauvaise santé ou d’un handicap.
Harper utilise des tactiques alarmistes en déclarant que le nombre de personnes âgées au Canada va doubler d’ici 2030. Bien que cette réalité soit exacte, il omet de dire que l’économie va croître aussi au cours des 20 prochaines années et, en tant que pourcentage du PIB, le coût de la SV pour les Canadiens ne va augmenter que de 2,4 % à 3,2 %. Un modeste prix à payer pour assurer la dignité aux personnes âgées.
Le RPC/ RRQ est financé par les cotisations des employeurs et des employés, et il est administré publiquement par le gouvernement fédéral. La récente évaluation actuarielle du RPC rapporte aussi que le régime est dûment financé pour de nombreuses années à venir.
La vision de Harper pour les Canadiens est sinistre. Son gouvernement défend cette approche (et parfois il est même complice), alors que les entreprises coupent nos salaires et nos pensions. Son gouvernement ne fait rien pour stopper le glissement vers les emplois précaires. Après avoir travaillé toute une vie dans des emplois faiblement rémunérés sans avoir accès à un régime de retraite décent d’un employeur, les Canadiens, selon la vision de Harper, n’ont qu’à continuer à travailler.
Que pouvez-vous faire?
Dites à votre député fédéral que vous n’appuyez pas le projet de repousser l’âge d’admissibilité à la SV de 65 à 67 ans, et que vous êtes pour la bonification du RPC/ RRQ afin de procurer un revenu sûr pour tous les Canadiens.